nspirée du roman d’Yves Paganelli, « Marie-‐Louise», cette fiction documentaire déroule le fil de l’histoire des moulinages en Ardèche, au travers de témoignages authentiques, insolites et poignants, empreints de nostalgie et d’humanisme, avec en toile de fond l’histoire d’amour à la fois forte et fragile d’une moulinière paysanne avec un jeune mécanicien idéaliste venu de la ville, au début du siècle dernier. Entre le dortoir des filles, la salle des machines et les appartements du patron, le film nous fait revisiter les lieux du moulinage, explorant la mémoire ouvrière et patronale des acteurs et témoins de cette aventure industrielle qui a fait autrefois la renommée et la splendeur de l’Ardèche au temps du fil de soie. Le fil de soie, celui qui ne doit pas casser et que l’on doit surveiller comme «le lait sur le feu», celui que les patrons achètent aux filatures pour le vendre, une fois ouvré, aux soyeux lyonnais, celui dont les femmes du monde vont se vêtir pour séduire un homme qu’elles vont aimer… c’est ce fil là que nous raconte le film entre séquences imaginaires, souvenirs, anecdotes et confidences. Le bruit des machines qui ne s’arrêtent jamais, les bobines qui tournent sur elles-‐mêmes « à vous en faire tourner la tête», l’entraide et la solidarité entre les jeunes moulinières, la condition sociale des familles paysannes et des ouvriers de l’époque, l’histoire de la dynastie des patrons mouliniers… c’est aussi de tout cela dont témoigne cette fiction documentaire. Regards et paroles d’aujourd’hui sur une réalité d’hier, la réalisatrice a voulu signer ici un hommage à ces petites mains qui ont autrefois guidé le fil ardéchois vers de grands destins, à ce prestigieux fil de soie qui s’est coupé brutalement lors de l’arrêt des machines et du déclin des moulinages, à son Ardèche natale qui porte dans ses paysages et en sa mémoire de nombreuses traces de cet héritage industriel, entre la grande Histoire des moulinages et l’histoire d’une moulinière ardéchoise, «Marie-‐Louise».